First and Second Leg
Sans trop oser le dire, les gens de la Juventus de Turin se sont frotté les mains en apprenant que le sort leur réservait Bruges. On lit, bien sûr, les journaux en Italie mais personne ne croit vraiment aux irrésistibles vertus d'une équipe dont la ville a pris le surnom de « Venise du Nord » parce que Bruges ne suffisait pas à sa grandeur. Les Italiens, chargés d'histoire, de monuments et de poètes, ont besoin de références pour étalonner leurs valeurs. Bastinjs, Leekens, Verheecken, Simoen, ils ne connaissent guère, Par contre, la Juven-tus, qui donne huit joueurs à la squadra azzurra, qui court vers un nouveau titre de champion d'Italie et qui résiste à tous les vents européens, ils connaissent bien. Forza la Juve et zut aux Flamingants !
Mais les champions de Belgique 1977 pratiquent un football basé avant tout sur l'efficacité. Pour, jouer au F.C. Bruges, il faut tout d'abord avoir l'étoffe d'un athlète complet car les efforts demandés au cours d'un match sont nombreux et répétés. Il faut ensuite disposer d'une technique de la balle suffisamment élaborée pour permettre un jeu tout en mouvement où la fantaisie n'est guère de mise, même si elle n'est pas tout à fait négligée. 11 faut enfin disposer de suffisamment de ressources morales pour pouvoir affronter les chaudes ambiances des matches de Coupe d'Europe où, une fois sur deux, le public est tout acquis à la cause de votre adversaire.
Est-ce parce qu'il entraîne aussi l'équipe nationale hollandaise qu'Ernst Happel (de citoyenneté autrichienne) fait jouer ses champions d'une manière qui n'est pas sans rappeler celle de l'irrésistible Ajax de Johan Cruijff ? Toujours est-il que les partenaires d'Alfons Bastijns s'appuient sur une défense solide qui ne répugne pas à l'utilisation du hors-jeu piège (remontée ultrarapide des arrières quand un adversaire a le ballon afin d'enrayer le développement de son offensive) mais qui n'en oublient pas moins les bons vieux principes du marquage individuel strict (contre la Juventus en particulier, lors de la seconde manche). En cas d'erreur, les Brugeois peuvent toujours compter sur un exploit de leur gardien danois Jensen, qui, cette année, n'en aura pas été avare
First Leg
Stadio Communale, Turin
28 March 1978
Dix minutes n'ont pas suffi. Vingt minutes non plus, pour ouvrir les yeux des optimistes Turinois. La demi-heure a tout de même sonné le tocsin des inquiétudes. Puis l'heure, le premier glas des espérances. Sur le terrain, poussée par 65 000 poitrines qui en valent 200 000 ailleurs, la Juve se casse les dents sur l'astucieuse défense des Brugeois. Le système est bien rodé. Happel a confié à un compatriote autrichien de trente ans, K rieger, le soin de commander la remontée de ses coéquipiers pour la mise hors-jeu des adversaires. Cette technique, essentiellement fondée sur l'intelligence collective, n'est pas à la portée de la première équipe venue. Elle n'a pas cours, en tout cas, dans le Calcio où l'on cadenasse plutôt la porte avec deux « liberos » qu'avec un seul. Une fois, deux fois, vingt fois, les attaquants et les demis de la Juve se font piéger.
Ballon récupéré, l'équipe belge témoigne d'une belle autorité, écartant le jeu comme elle sait si bien le faire, s'offrant des appuis aux quatre coins du terrain, démontrant une mobilité et une expérience surprenantes pour ceux qui ne la connaissent pas vraiment. Quand un attaquant italien, plus malin que les autres, passe au travers du filet, Birger Jensen le devance en souplesse, gardien offensif d'un nouveau genre.
On atteint ainsi la 87e minute dans un Stadio Communale qui n'en revient pas. Bettega vient de se voir refuser un but pour hors-jeu, parfaite illustration du thème proposé. Sur une nouvelle action inspirée par Causio, il jaillit sans trop y croire et frappe la balle dans les filets brugeois. But, dit l'arbitre suisse M. Dubach. le même qui sifflera le penalty contre Trésor lors d'un certain Argentine-France de Coupe du Monde. Cette fois-ci, M. Dubach a raison. C'est seulement le système brugeois qui a grincé. Rien n'est parfait dans ce monde.
Les Turinois reprennent du poil de la bête à l'image de leur entraîneur Trapattoni : « Certes, les Belges nous ont compliqué la vie, reconnaît-il. Et nous n'avons marqué qu'un seul but. Mais sincèrement, je ne vois pas comment Bruges pourrait transpercer deux fois notre défense au match-retour. » II y a parfois des paroles qu'on ne devrait pas prononcer.
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Second Leg
Jan Breydelstadion, Bruges
12 April 1978
Happel. l'entraîneur autrichien des Belges, est optimiste pour le match retour, d'autant plus que les Italiens se présentent, quinze jours plus tard, aux portes du moderne « Olympiastadion » sans leur stoppeur Morini, l'une des clés du verrou italien à l'extérieur.
Une équipe italienne, forte d'un but d'avance, est aussi agréable à manipuler qu'un python à mains nues. L'histoire regorge de ces furieuses batailles où des joueurs latins très motivés, poussés par Dieu et Machiavel, ont repoussé les assauts de Germains ou de Saxons. Bruges pourrait-il réussir là où tant d'autres ont sombré ? Mais la Juventus n'est pas Tinter des années 1960. Surnommé « la fiancée de l'Italie » parce que son jeu est éternellement fait de dentelle et de bon esprit, le club tu-rinois bâtit d'abord ses succès en attaquant. Il n'est pas démuni quand il s'agit de manier la truelle du maçon mais il préfère les jolies manières.
D'entrée, par leur capitaine Bastijns. les Flamands marquent un but. Alors, immédiatement, les Italiens changent de tactique : ils ne se replient plus, ils attaquent à outrance. A tel point que pendant les quarante cinq premières minutes, on ne note, à part le but de Bastijns, qu'un tir mou de Krieger pour Bruges contre une dizaine de tentatives sérieuses de la "Juve. Pratiquement le même scénario en seconde mi-temps. Prolongations.
La première ne donne rien. La seconde voit un réveil des Belges que contrebalance l'esprit résolument offensif des Italiens qui ont fait rentrer leurs deux vétérans Furino et Boninsegna. Et soudain c'est l'incident qui a peut-être fait basculer la rencontre alors qu'on s'acheminait vers l'épreuve des penalties. Gentile bloque par réflexe le ballon de la main. L'arbitre suédois Mr. Ericksson sort immédiatement le carton jaune dont il a largement usé pendant toute la partie. Bastijns se précipite vers lui pour lui rappeler qu'au début du match il lui a déjà montré le carton jaune pour une faute sur Lambert. Gentile qui jouait stoppeur à la place de Morini sort, accablé. Il reste quatre minutes au chrono. Jouant à dix, les Italiens accusent le coup. Une montée de Soerensen suivie d'une reprise à bout portant de Vandereycken. C'est le second but de Bruges, celui qui ouvre les portes de Wembley. Mais c'est un tout autre match que les Champions de Belgique devront alors jouer pour inquiéter Liverpool qui aura, ne l'oublions pas, l'avantage de jouer à domicile. Ils en ont cependant les moyens.
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1rst Half
2nd Half
Caps Second Leg
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